Apprendre le trading

Stop-loss : Définition, placer un ordre et exemple de trading

Un stop-loss est un seuil à partir duquel vos positions seront automatiquement coupées. Il peut servir principalement dans deux cas de figure :

– couper vos pertes (gestion du risque)

– sécuriser vos trades réussis en cours (gestion des gains)

Ce qu’il faut retenir :

– le stop : cours auquel votre ordre s’active

– le limit : cours auquel votre ordre sera exécuté

– montant : en général 100 % de votre position

En utilisant un stop-market, votre ordre sera exécuté au plus offrant, peu importe le cours. Il ne faut l’utiliser que sur les paires les plus liquides telles que Bitcoin ou Ethereum.

Exemple Binance : placer un stop-loss dans un trade pour contrôler ses pertes

Prenons le cas où le stop va vous permettre de limiter vos pertes. Nous allons nous placer sur le Bitcoin, dans le dernier trimestre 2018.

Vous achetez 2 BTC (Bitcoin) à 6 000$. Les derniers plus bas se situent vers 5800$. Si ce support annuel saute en clôture journalière, il y a un risque de chute des cours puisque le prochain support sera plus bas.

Vous placez votre stop-loss à distance respectable du support des 5 800$, disons à 5 720$.

Si le cours atteint 5 720$, votre position sera vendue au prix « limit » que vous aurez indiqué, par exemple 5 650 $, pour être certain qu’il soit exécuté.

Il sera probablement, s’il le faut, exécuté entre 5710$ et 5720$. Mais une ou deux fois par an, il y a des phases paniques. Il vaut mieux par précaution voir un peu large en cas de krach.

Si le marché dévisse complètement, des stops limit trop serrés peuvent ne pas trouver d’acheteurs, et vous risquez des pertes latentes considérables (surtout en cas de levier).

Que s’est-il passé fin 2018 ? Le support des 5 800$ a sauté, et votre position a été vendue au plus offrant à l’instant « t », une fois les 5720$ atteints. 

Vous avez vendus vos 2 BTC à 5717$, pour un total de 11434$ en acceptant une perte de 4,82 % ou 566$.

Si vous êtes déçus, imaginez ce que vous auriez ressenti trois semaines plus tard en voyant le Bitcoin toucher les 3200$. 

En patientant un peu (ce qui s’apprend aussi…), vous auriez vu que le cours commençait à se stabiliser dans la zone, et vous auriez éventuellement racheté vers 3450$ (ou par exemple en jouant une divergence haussière du RSI en bougies journalières, qui est un pattern de retournement assez rare et régulièrement puissant, mais pas systématiquement non plus, ce serait trop facile). 

Comparaison du résultat avec et sans utilisation de stop

Deux cas de figure :

1- Vous êtes entré en mode YOLO. Vous n’avez pas bougé, vous n’avez pas mis de stop, vous avez gardé vos 2 Bitcoin, dont la valeur totale est passée de 12 000 $ à 6 900$ en l’espace d’un mois. Ce n’est pas normal qu’un trader perde autant si vite.

2 – Votre stop-loss s’est exécuté, vous avez vendu à 5 717$. Votre capital est de  11 434 $. Vous avez racheté le Bitcoin à 3 450$ après consolidation latérale. Vous avez désormais 3,31 Bitcoin (+65 % en BTC). Votre stratégie et le fait d’avoir su la respecter vous ont sauvé la vie.

Par la suite une petite poussée haussière enverra le Bitcoin vers les 4200$. Dans le cas 1, vous auriez 8 400$. Dans le cas 2, 13 902 $. Soit encore une fois, une différence de 65%, c’est vraiment énorme.

C’est un exemple assez extrême, il n’y a pas une telle volatilité en permanence. Mais l’idée de fond reste la même, et conserve son efficacité quelque soit la configuration du marché.

Comment placer son stop-loss en trading crypto

Il n’y a pas de règle idéale pour savoir à quel cours poser votre stop.

Certains vont dire à 3 % ou 5 % de votre point d’entrée… d’autres diront que c’est stupide de raisonner ainsi, ils n’ont pas forcément tort. On ne peut pas simplement évaluer un stop sur la base d’un pourcentage.

Encore une fois tout dépend de l’état du marché.

On peut poser son stop à distance raisonnable du dernier grand support, si notre position est “long”.

Si on est en position “short”, on peut de façon symétrique se poser à distance raisonnable de la dernière résistance majeure. Dans les deux cas, il faut faire en fonction de son unité de temps de trading (15 minutes, 1 heure, 4 heures, 1 jour, 1 semaine). 

Si on trade un canal par exemple, on peut s’en servir aussi pour poser son stop à des niveaux d’invalidation (en prenant en compte les supports et résistances horizontaux tout de même).

Calculer son stop-loss avec l'indicateur ATR

Il existe aussi une solution avec l’indicateur ATR (Average True Range, ou moyenne de la vraie amplitude en français sur TradingView). 

Il permet d’avoir une indication sur la volatilité moyenne des 14 dernières bougies (on peut changer ce nombre). 

Reprenons notre exemple.

Votre entrée est à 6000$ et l’ATR indique 140$.

Votre stratégie prévoit un stop à 3 ATR.

Votre stop sera placé à : 6000 – (3 X 140) = 5580$

Vous pouvez bien sûr décider de placer votre stop à 2 ou 2,5 ou 4 ATR.

Nous conseillons tout de même de jeter un coup d’oeil aux supports ou résistances, afin que le stop mesuré via l’ATR ne vienne pas toucher pile ces supports ou résistances. Le tout en respectant la gestion de votre risque.

Il n'y a pas de stop-loss parfait

Il faut prendre l’habitude, tout simplement… si vous voyez une mèche basse récente, vous pouvez placer votre stop un peu en-dessous. Si un support est à proximité, vous pouvez placer votre stop un peu en-dessous. 

Parfois, il arrive qu’on se fasse stopper et que le cours reparte à la hausse dans la foulée. C’est un risque à accepter, surtout si on trade souvent des altcoins méconnues ou à faible liquidité. 

Si ça vous arrive trop souvent, il serait pertinent de repenser à votre manière de déterminer vos stops. La logique veut que le stop ne soit pas trop souvent touché (hors scalping), ça doit être votre dernier rempart.

Petite astuce, évitez de les poser sur des chiffres ronds, ou pile sur des supports ou ratios de Fibonacci.

Plutôt que de poser un stop à 500$ sur l’Ethereum, posez le à 495,76$ par exemple.

Manipulations des stop par les exchanges, un débat insoluble

Des rumeurs font état que certaines plateformes « vendent » les positions des stops de leurs clients à leurs markets makers (les “faiseurs de liquidité”, en quelque sorte les très très gros joueurs)… pour que ceux-ci puissent aller les chercher avant de renverser les cours dans l’autre sens. Il est difficile de savoir quelle est la vérité. 

Il est à peu près certain que cela arrive mais peut-être pas autant que certains le prétendent. En effet beaucoup de traders débutants placent mal leurs stops (supports, résistances, ratios de Fibonacci) et se plaignent ensuite de manipulations.

Il n’y a pas de solution idéale… sinon être malin et poser ses stops au bon endroit (ou au moins mauvais).

Utiliser les stop-loss dans la gestion de ses gains de trading

Dans un cadre de gestion des gains, le fait de poser un stop-loss et éventuellement de le voir touché est bien moins douloureux dans l’immédiat : vous avez gagné votre trade dans tous les cas.

Une erreur fréquemment commise quand on débute est de prendre trop vite ses gains.

Il a été démontré que pour un même montant, l’intensité de la douleur liée à une perte est supérieure à l’intensité du plaisir lié à un gain. En gros, perdre 500 $ fait plus « mal » que gagner 500 $ ne fait de « bien ». 

Il faut aller à l’encontre de ce biais psychologique. On coupe ses pertes, on laisse plutôt courir ses gains. En pratique, cela peut se faire selon des modalités très variées.

Exemple concret d'utilisation d'un stop dans la gestion des gains de trading

Vous achetez 6000 Ripple (XRP), à 0,30 $, pour un total de 2000$ le 17 décembre 2018. 

Il vient, comme tout le marché, de connaître deux mois d’une violence baissière inouïe, et il y a enfin un rebond.

Deux jours plus tard, il est à 0,36$, c’est un gain de 20 %

Votre capital a augmenté à ce moment de 400$.

Vous avez plusieurs choix :

– prendre tous vos gains, vous vendez toutes vos positions. Ce n’est pas forcément recommandé, mais c’est infiniment mieux que de ne pas avoir de plan du tout. Vous pouvez avoir défini une cible de vente avant d’entrer dans votre trade, et tout vendre à ce moment-là. Si vous préférez ce genre de stop, les ordres OCO (“One Cancels the Other”) est fait pour vous. Vous fixez le cours  de votre stop, le cours de votre prise de gain. Le premier ordre à être atteint annule automatiquement l’autre. Soit vous êtes stoppé soit vous prenez votre gain, vous n’avez pas à rester devant l’écran toute la journée.

– vendre un certain % de vos positions pour « sécuriser », et mettre un stop-loss à votre point d’entrée (0,30$), ou un peu plus haut (disons 0,33$). L’avantage, c’est que vous ne perdrez pas d’argent, mais aussi que si la tendance haussière de court-terme se poursuit, vous pourrez bénéficier de son amplitude. Le cours monte et vous montez votre stop-loss au fil des jours, à distance respectable du cours en vigueur pour éviter de sortir sur une mèche. C’est en gros une stratégie de sécurisation couplée à un trailing stop (stop suiveur).

– vous ne vendez rien, vous vous contentez de remonter tranquillement votre stop-loss. À partir du moment où vous êtes en gain suffisant, vous ne pouvez plus perdre votre trade… et vous laissez faire le marché pour voir jusqu’où il aura assez de ressources pour monter. Vous êtes intégralement en stop suiveur.

Une semaine plus tard le Ripple était à 0,44$. C’est un gain latent de 46 % pour qui n’aura pas vendu.

C’est à vous, selon votre sensibilité, de définir quelle sera votre stratégie pour les gains en cours. Nous pensons que laisser courir une partie, « pour voir », peut vraiment être très intéressant. Le marché crypto fait au moins deux ou trois fois par an des énormes « crises de folie » et s’emballe à la hausse ou à la baisse

Pour conclure, nous dirons que du moment que votre plan est clair, intelligemment pensé, qu’il est gagnant à long terme et que vous êtes  à l’aise, c’est le principal. L’outil stop doit avant tout être utilisé dans votre gestion des pertes, de toute manière.